Connectivité

Dans une définition minimale on considère que la connectivité rend compte des connexions qu’offre un «lieu» pour relier les autres lieux de son «environnement». Contrairement au cas de la notion de connexité on ne dispose pas de définition univoque de la connectivité.
Pour les géographes spécialistes des réseaux, la connectivité est la propriété d’un «réseau» d’offrir des itinéraires alternatifs entre les lieux. Elle reflète alors le caractère plus ou moins maillé ou arborescent d’un réseau. Ici la connectivité mesure la redondance des relations entre les lieux permise par le développement du réseau qui rend possible plusieurs cheminements alternatifs. La recherche d’une plus grande connectivité est à relier à la volonté de réduire la vulnérabilité de l’accessibilité d’un espace vis-à-vis du «risque» de rupture des maillons d’un réseau. La connectivité d’un cul-de-sac est minimale, tandis que la connectivité d’un carrefour du réseau est très élevée.
Dans une autre acception (cf. notice métropolisation), certains géographes associent la connectivité aux relations permises via la connexion à un réseau technique, pour l’opposer à la proximité qui concerne les espaces immédiatement accessibles sans emprunter les réseaux à longue portée, c’est-à-dire les espaces ‘en contact’. Dans cette définition, la connectivité rend compte de l’état de ce qui est connecté, sous-entendu au réseau, par opposition à ce qui n’est pas relié. Il s’agit ici de souligner l’importance qu’il y a, pour les «territoires» et les espaces, à être ou ne pas être connecté au réseau. Un des exemples les plus aigus de l’importance accordée à la connectivité est certainement la volonté exprimée par les villes d’être reliées au réseau des trains à grande vitesse. Le moteur et le résultat de ce désir sont parfois traduits par la notion d’effet de club. Dans cette acception, la connectivité n’est pas assise sur une mesure mathématique ; elle est plutôt à relier à une notion du domaine de la technologie utilisée pour décrire la possibilité pour un appareil de comporter des connecteurs pour différents réseaux. La ville ou le territoire, comme la machine, voit croître sa connectivité en permettant la connexion à de plus en plus de réseaux différents.
On constate, au travers de ces deux définitions, qu’en géographie la notion de connectivité est étroitement associée à celle de mise en réseau. Il est intéressant de noter qu’en géométrie, la connectivité indique, dans un pavage, le nombre de cellules voisines d’une cellule donnée. Par exemple, un pavage de l’espace à base de triangles produit une 3-connectivité, tandis qu’un pavage à base d’hexagones produit une 6-connectivité. La définition en géométrie, où la connectivité renvoie à une notion de «voisinage» immédiat, se retrouve donc en contradiction avec une acception géographique associant la connectivité à l’idée d’une connexion au réseau et l’opposant à la proximité spatiale. Finalement force est de constater que la notion de connectivité entretient des relations équivoques avec celle de proximité, puisqu’elle peut désigner tout aussi bien une proximité par le réseau (seconde acception géographique), qu’une proximité par contact direct (acception géométrique).
Note : en anglais connectivité se traduit plutôt par le terme ‘connectedness’, et parfois par ‘connectivity’.

Voir aussi : connexité

 

Références :
-Bavoux J.-J., Beaucire F., Chapelon L., Zembri P., 2005, Géographie des Transports, Paris, A. Colin.
-Garrison J., « Connectivity of the interstate highway system », Papers of the Proceedings of the Regional Science Association, 1960.